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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 19:43

            Suite au chavirage et à la rupture du mat, j’ai pu regagner non sans mal l’abri de Rossaveel pour y faire du carburant et me reposer une nuit. Le lendemain, après 5 h de navigation au moteur dans la baie de Galway, je contourne le fort et arrive devant le port, avec Apache en piteux état. Malheureusement, l’écluse vient juste de fermer. Je mouille devant et vais jusqu’au quai en annexe. Je vais voir le port pour me signaler puis passe l’après midi à discuter avec des Irlandais du port, dans l'espoir de trouver un nouveau mat. Je rencontre alors Dan MILL, un Néo-zélandais extrêmement sympathique travaillant dans l’entretien des bateaux. Il contacte des amis du club nautique de Galway, situé près d’Oranmore à 4 milles de l’autre coté de la baie. Une personne nommée Rory CARBERY me dit de passer le voir le soir même avec mon voilier, il aurait un mat pour moi! 

 

            Entre-temps, j’en profite pour faire le tour : schipchandeler, voilerie, club nautique de Galway, magasin d’électronique pour acheter un antenne GPS pour mon ordinateur. Je vais aussi à l’hotel du port me connecter sur leur Wifi pour envoyer des nouvelles par internet et contacter l’assureur. L’expert doit m’attendre le lendemain à la marina. C’est rapide.

 

            Le soir, je traverse la baie pour le Yacht Club. Rory m’attend avec son annexe et m’aide à prendre un mouillage. Je fais le tour avec lui et repère le mat d’un Dart 16 faisant 7,5 m de long : c’est celui que me va le mieux. Malheureusement, ce mat sert de barrière pour fermer la 2nd entrée du club, Rory doit se renseigner et je dois le rappeler. Les autres mats sont trop petit ou trop grand. Au club, je fais la connaissance d’une famille préparant son First 32S5 pour une régate. Ils m’invitent chez eux pour prendre un bon repas et passer la nuit. J’accepte volontiers d’autant que mes affaires ne sont pas parfaitement sèches. Je passe ainsi une bonne soirée en leur compagnie.

 

            Le lendemain matin, je retraverse la baie pour me présenter à l’ouverture de l’écluse. J’attends une quinzaine de minutes le temps qu’un cargo rentre dans le port : l’entrée n'est pas très large mais il passe de justesse. Arrivé au ponton, l’expert de ma compagnie d’assurance est présent. Il m’accueille chaleureusement. Nous faisons ensemble le tour de l’avarie. Il prend des notes et des photos. N’ayant touché à rien, il a facilement compris ma mésaventure. Une fois sa visite passée, je passe le reste de la journée à sortir toutes mes affaires sur le ponton pour les rincer à l’eau douce et les faire sécher. Ensuite, je lave l’intérieur du bateau à l’eau douce. Heureusement, le soleil est  présent! Le soir, je suis épuisé, j'ai mal au dos : il y a beaucoup de matériel dans ce petit bateau. Pour diner, mes voisins Irlandais ayant un Galeon 385 (vedette à moteur de 11,5 m) m’invitent et m’offrent un excellent vin. Leur sympathie me remonte le moral et je commence enfin a faire surface.

 

            Le lendemain, un autre navigateur Irlandais m’aide à démonter les restes de mon gréement. Je fais ainsi l’inventaire. J’ai récupéré des morceaux de drisses et d'écoutes qui pourront me servir pour faire un nouveau gréement. Nous rangeons tout et attachons solidement la bôme et le hale bas aux chandeliers n’ayant pas souffert. A midi, mes voisins m’invitent de nouveau à manger : saucisses et lard grillés au barbecue avec des haricots secs en sauce tomate, typiquement British. La boisson, c’est du thé avec un nuage de lait ! L’après midi est consacré à la vidange, elle me pose quelques soucis car ma pompe d’aspiration d’huile en profite pour rendre l’âme. Je répands de l’huile dans les fonds du bateau et cela m’agace : comme si je n’en avais pas assez à nettoyer comme cela ! Heureusement, le shipshandler est ouvert le samedi et tout se passe bien avec la pompe neuve. Je finis par le plein de gasoil puis vais en ville le soir boire ma première Guiness! Le centre de Galway est fabuleux, tous les pubs sont pleins et partout dans les rues les gens font de la musique. Cette ville est vraiment belle et les quartiers historiques sont tous restaurés : c’est magnifique et je ne peux que vous conseiller de la visiter.

 

            Le dimanche, j’ai décidé de ne pas toucher au bateau et la journée sera consacré au vélo ! En route vers le Connemara, la journée est belle et les paysages envoûtants. Il n’y a pratiquement pas d’arbre, les lacs sont  nombreux et la roche granitique sort du sol. Les montagnes sont dépourvues de végétation et leurs cimes sont prises dans les nuages. Je suis charmé par ces paysages d’autant qu’ils ne ressemblent à rien de ceux découverts sous les tropiques. Et puis, c’est la température idéale pour faire du vélo : 18°C et le vent est absent aujourd’hui. Me voici donc parti : Uachtar Ard, Maam Cross, Tuar Mhic Eadaigh puis West Port ou je m’arrête prendre mon repas du midi. Ensuite, cap vers le sud ouest : Leeane, Cashel, Rossaveel et An Spidéal pour finir. J’étais tellement heureux de me changer les idées que je n’ai pas vu le temps passé. Je ne me suis pas rendu compte que le soleil descendait et que ma boucle était trop grande. Je me suis fais surprendre par la nuit à 10km de l’arrivée.

 

            La journée du lundi est tranquille, grasse matinée, internet et marche à pied dans le centre ville. Le soir, je retrouve un Français travaillant depuis 1 an et demi à Galway. Il me présente ses amis et nous finissons la soirée dans les pubs. Le contact avec les Irlandais est très facile et les rencontres nombreuses. J’y serai bien resté plus longtemps mais il faut bien partir un jour. Le mardi midi, je sors du port de Galway pour aller chercher mon mat de l’autre coté de la baie. Au Yacht club, je fais la rencontre avec un autre navigateur : Nils. Nils prépare son bateau pour partir 2 semaines en vacances avec 2 amis. Il me donne un coup de main pour mettre le mat en place l’après midi. Tout se passe bien et Apache retrouve un peu d’allure avec ce mat peint avec des bandes jaunes (car c’était la barrière d'entrée du club!). Le soir, il m’invite sur son bateau pour un dîner bien arrosé (les Irlandais ont peut être un climat froid, mais ils savent comment se réchauffer !) Le couple d’amis qu’il a invité possède un bateau, se trouvant hiverné à terre et leur mouillage est non utilisé près de Cork. Il me propose de le mettre à ma disposition si je dois attendre un mat. C’est vraiment une chance car je pourrai laisser Apache dans un lieu sûr sans payer des fortunes de marina. En plus, Norman est l’éditeur d’un guide d’instruction nautique de l’Irlande, il connaît bien la cote et en profite pour me guider. Il m’offre même un de ces guides ! J’avoue que les Irlandais, en particulier les navigateurs sont extrêmement aimables et généreux.

 

Le mercredi, je fais un petit tour à vélo du coté sud de la baie mais rentre tôt cette fois car on m’a proposé d’être équipier sur un monotype de 7,2 m en soirée. Le Yacht Club organise une petite régate et il manque une personne sur un bateau. Les 2 heures de régate sont intenses et se passent à merveille. Je suis impressionné par les connaissances du skipper Tom pour les manœuvres et les réglages des voiles. Comme nous avons tous les mêmes bateaux, la régate est très serrée. Nous devons d’abord tirer des bords jusqu’à une bouée. Dès la bouée passée, le spinnaker est envoyé et le bateau part à une vitesse impressionnante. Nous tournons autour d’une autre bouée pour tirer de nouveaux des bords avant de rentrer de nouveau sous spinnakers. Nous franchissons les premiers de notre catégorie  la ligne d’arrivée, quelle joie ! Le soir, un dîner est organisé et j’en profite pour faire quelques connaissances.

 

            Ce séjour à Galway m’a enchanté. Je pars avec un petit pincement au coeur le jeudi pour rejoindre Cork ou mon nouveau mat devrait arrivé en septembre (tout dépend du fournisseur car le chantier n’en a pas en stock). Il faut que j’avance d’autant que 2 belles journées de vent de nord est sont annoncées. L’objectif est maintenant de naviguer par petites étapes de jour, en longeant les côtes jusqu’à Cork. Là bas, mes parents doivent me retrouver avec leur bateau si la météo est favorable.

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